La torréfaction des pellets

La filière "granulé de bois " utilise comme matières premières des sciures ou d’autres coproduits de première ou deuxième transformation de bois n’ayant subi aucun traitement chimique. Ainsi, la plupart des essences de bois produites en France peuvent être utilisées pour fabriquer des granulés : résineux ou feuillus…
La demande est grandissante d’année en année, pour atteindre prochainement 1.5 million de tonnes.

Cependant, si la demande reste à ce niveau d’exigence dans les années à venir, la filière bois devra s’adapter aux besoins et trouver de nouvelles ressources, mais peut-être moins qualitatives (agro-résidus) et plus difficiles de transformation comme le rondin.


Aujourd’hui, le granulé de biomasse se positionne déjà en remplacement du charbon dans les centrales électriques. La mutation du granulé est donc de rapprocher ses propriétés de celles du charbon, ce qui évite de trop grandes transformations technologiques sur les organes de combustion des fours industriels.  

Le charbon est d’un Pouvoir Calorifique Intérieur de l’ordre de 8000 kwh/t : l’objectif est donc d’augmenter le PCI de la biomasse en le transformant par un procédé connu et en cours de validation industrielle : la torréfaction.


La torréfaction est un traitement thermique de la biomasse en l'absence d'oxygène et d’hydrogène qui améliore ses propriétés. La torréfaction est donc une forme lente de pyrolyse dont l'objectif consiste à assécher, fragiliser et hydrofuger la biomasse en la chauffant dans un environnement inerte à une température de 280 à 320 °C.  Le produit obtenu est d’une densité énergétique supérieure de 20%, plus calorifique, de composition plus homogène que la biomasse brute, plus sec (1 à 5% au lieu des 6 à 8 habituels) et de tendance moins hydrophile (le produit torréfié reprenant plus difficilement l’humidité).

Par ailleurs, par ce procédé, une partie des polluants peuvent être éliminés, ce qui présente un intérêt pour le recyclage des bois traités…

Le pouvoir hydrophobe de la torréfaction facilite aussi le stockage des granulés et offrira plus d’homogénéité dans la qualité du produit fini.   


Le granulé de biomasse torréfiée tendra dans les années à venir à muter en un produit très proche de celui du charbon, ce qui permettra de mieux valoriser cette biomasse : notamment celles de moindre qualité comme les biomasses forestières et agros-résidus. Les industriels fortement intéressés par ce générique du charbon devront cependant patienter encore un peu quelques années que la technologie arrive à maturité.

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