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Hottes & habillages d’inserts, les 6 erreurs les plus fréquentes



Nous avons interrogé professionnels et experts pour qu'ils nous parlent des erreurs qu'ils rencontrent le plus souvent concernant l'installation d'inserts et de foyers. Les représentants de Spartherm, Charnwood, Stûv, La Boutique des Ramoneurs et les experts Philippe Bourgoin et Xavier Mousset s'expliquent.

 

1- Lire la notice avant toute chose


Xavier Mousset gère le centre de formation Axop du coté de Lyon. Son conseil "Bien regarder la notice de l'appareil car le DTU 24.2 n'a pas toujours gain de cause. "On peut être très vite surpris" prévient-il.

"La notice du fabricant constitue la référence principale à suivre lors de la pose, car elle intègre et adapte les exigences des DTU aux caractéristiques spécifiques de l’appareil. Les prescriptions techniques propres à chaque appareil peuvent donc imposer des exigences plus strictes que celles des règles de l’art. Elles doivent donc être scrupuleusement respectées.

Il est courant, par exemple, que certains fabricants exigent des surfaces de grilles de convection supérieures à celles prévues par le DTU 24.2, comme 1000 cm² au lieu des 500 cm² minimum requis au niveau du DTU." Le DTU indique que c’est l’exigence la plus forte qu’il faut prendre.

Cependant, certaines notices peuvent faire référence à des normes étrangères (comme les normes DIN, UNI, etc.) qui peuvent entrer en contradiction avec les exigences des DTU français.
Dans ce cas, Xavier Mousset recommande aux installateurs de demander aux fabricants une mise à jour ou une adaptation de la notice, afin d’éviter toute ambiguïté en cas d’expertise ou de litige. C'est d'ailleurs un sujet qu'il aborde lors de sa formation juridique de 2 jours pour aider les installateurs à se défendre en expertise.

Pas si simple car la notice vaut souvent pour plusieurs pays. Et Mickael Simon rappelle que les spécifications dans la notice sont proposées au laboratoire en charge des essais. Mais c'est le laboratoire qui est le décisionnaire final, il peut imposer des spécifications dans la notice.

Pour résumer, il faut lire la notice et le DTU n'indique que les minimas requis.
 


2- Grilles de Ventilation avec les bonnes sections


Parlons justement  de l’intégration d’un insert dans une cheminée existante avec Mickael Simon, responsable technique chez Spartherm.

Il est vrai que le DTU 24.2 (déc 2006 + amendement A1 de déc. 2011) a oublié de spécifier la ventilation autour d’un insert encastré dans un âtre-cheminée existante, surtout quand cet insert est équipé d’un carénage qui canalise l’échange de chaleur avec l’air de convection

"L'installateur va devoir remettre un insert de la même dimension que l'ancien. Erreur, dit-il, il faut poser des grilles de ventilation, mais aussi respecter une lame d’air entre l’isolant l’insert et l’âtre, déterminée par le fabricant, mais tout en respectant le minimum indiqué dans le DTU !"

Le DTU dit : « les sections des entrées d’air de convection sont définies dans les prescriptions d’installation du fabricant de l’appareil, avec un minimum de passage libre de 400 cm2 pour l’entrée basse et 500 cm2 pour la sortie haute. »

Certains fabricants ou du moins leurs commerciaux, jouent d'ailleurs sur l'ambiguïté et disent de poser sans grille (mais disent aussi discrètement dans la notice de respecter les normes en vigueur).
"La seule solution pour faire sans ventilation réagit Mickael serait d'avoir un avis technique pour cet appareil et à ma connaissance cela n'existe pas !"

 Axel Onillon, de la Centrale des Ramoneurs fait remarquer que c'est un point embêtant pour le ramoneur ou le technicien de maintenance, car il doit signaler les anomalies facilement visibles, et l’absence de grille est facilement visible…

 

 


3- Eviter le sur-dimensionnement


Gael Drogou de Charnwood France, a l'impression que les installateurs, peut-être sous la pression des clients, ont tendance à sur-dimensionner l'appareil, alors qu'il est primordial de privilégier la puissance adéquate pour la pièce.

Et parfois, lorsqu'il s'agit d'utiliser une cheminée existante la bonne solution n'est pas forcément l'insert. Il suffit parfois d'y mettre un poêle... ????


4 - Les anciennes arrivées d'air ne conviennent pas toujours


Maxime Dossin, ancien installateur, responsable commercial Sud Est de la France chez Stûv, remarque que les gens se raccordent souvent aux arrivées d'air de l'ancienne cheminée sans vraiment connaître leur section.

Il recommande donc de ne pas tenir pour acquis qu'elles respectent les sections attendues, il faut donc les vérifier.


5 - Des matériaux adaptés


Mickael Simon propose enfin d'aborder le sujet des matériaux de montage d'une cheminée : L'installateur met souvent du placo.

Le DTU 24.2 laisse le choix concernant le matériau à utiliser pour la finition  mais impose une isolation de la face interne si on emploie un matériau combustible ou une plaque de plâtre... Sur ce point, il en est de la responsabilité de l’installateur sur le vieillissement des matériaux qu’il mettra en œuvre.

En complément, le DTU 24.2 précise les différents types d’isolants que l’on peut utiliser, à savoir :

Isolant thermique de classe de réaction au feu A1 ou au minimum M0 ou A2-s1, d0 non dégradable à 400°c, de résistance thermique à 0,7 m2.K/W à 50°c (ou à 0,4 m2.K/W à 200°c) équivalent à :

- 30 mm d’isolant fibreux de densité inférieure à 100 kg/m3 avec feuille d’aluminium ( ex laine de roche avec feuille d’aluminium)
- Isolants structurels haute température autoportants constitués de silicate de calcium ( exemple Promat)


Mettre n’importe quelle plaque de plâtre type PLACO (« acceptant une température de 45°C et qui va se déshydrater et se déstructurer quand la température va au delà), c'est donc prendre le risque de fissures ou de jaunissement surtout s'il est mal mis en oeuvre.

Il recommande donc d'utiliser du silicate de calcium.

Philippe Bourgoin d'Install Bois et Bourgoin Expertise attire l’attention sur la réalisation du faux-plafond de hotte "un faux-plafond en laine de roche  doit être bien fixé et soutenu (rails par exemple, le scotch alu étant considéré comme non fiable dans le temps) sinon il y aussi risque d’affaissement dans le temps. Une plaque  isolante en silicate de calcium ou incombustible type Fermacell + laine de roche peut aussi convenir. Il précise par ailleurs que la garantie décennale ne concerne absolument pas l’habillage qui est dissociable de l’ouvrage.

 

6 - Une traversée des conduits étanche


Autre point très important selon Philippe Bourgoin : " lors de la mise en œuvre du faux-plafond de hotte, bien s’assurer que sa traversée  par le conduit de raccordement (et les éventuelles gaines d’air chaud) soit bien étanche.

Dans une expertise sur deux que je réalise, je constate que cette traversée n’est pas étanche, ce qui signifie que l’air chaud de la hotte (130 à 150°C environ) monte dans l’espace du faux-plafond qui n’assure donc plus sa fonction de protection thermique : c’est la principale cause de départ d’incendie sur les hottes."

 

Des pratiques à mettre à jour comme le DTU


Les erreurs ou conseils citées plus haut montrent bien qu'il y a toujours matière à améliorer les pratiques.

Maxime Dossin de Stûv note aussi que les inserts et les matériaux ont beaucoup évolué ces dernières années, par exemple les anciens appareils rayonnaient beaucoup et le DTU a besoin d'évoluer. Il s'étonne aussi qu'on applique les mêmes règles pour un petit insert et un foyer escamotable très puissant. Il attend du nouveau DTU 
qu'il rende les choses plus claires.

Et justement le DTU 24.2 est en cours de révision, pour une publication prévue pour 2026. Il faudra à, nouveau mettre à jour nos pratiques dans les mois à venir...

Concernant l'intégration d'un insert dans un âtre existant, Philippe Bourgoin annonce que le futur DTU devrait préciser, sous réserve d’ultimes modifications avant publication, que :
- soit on ventile l’habillage comme pour un insert classique,
- soit on installe une plaque de fermeture incombustible dans l’avaloir (avec la ventilation basse de 20 cm² de l’espace annulaire pour l’éventuel tubage) et les sections de ventilation sont assurées autour de la façade de l’insert, entre cette façade et la cheminée existante (par exemple avec du grillage en tôle déployée).

Le futur DTU 24.2 va toujours viser l’installation des inserts, appareils à foyer ouvert et âtres, mais il visera aussi dorénavant l’installation des poêles et cuisinières, fonctionnant aux bûches, granulés ou mixtes. L’installation des appareils étanches à granulés raccordés à un conduit concentrique ou configuration concentrique (tubage dans conduit de fumée existant) restera visée par le CPT 3708_V3.

Ce DTU 24.2 n’imposera plus un diamètre mini de 150 ou 180 mm pour les inserts afin de s’adapter aux appareils de petite puissance, mais confirme plus que jamais l’obligation d’une note de calcul du conduit pour choisir un conduit ou tubage qui ne doit pas forcément être dans le même diamètre que la buse (dépend de la hauteur, isolation, caractéristiques de l’appareil, etc.)





Cyril E.
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2025-07-16 2025-07-17 00:56:17
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