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En Isère, on renouvelle l’air !




 

Dans le courant de l’année 2015, Grenoble Métropole ainsi que deux communautés de communes de l’Isère (le Voironnais et le Grésivaudan) se sont dotées d’un « Fonds Air-bois ». Ce fonds financier permet aux contribuables de ces zones géographiques de bénéficier d’une aide financière, pouvant aller dorénavant jusqu’à 2 000 euros, complémentaire au Crédit d’Impôt pour la Transition Energétique (CITE). Cette aide vise à inciter au renouvellement de foyers ouverts ou vieux appareils de chauffage au bois, installé avant 2002, par un appareil de nouvelle génération.


Nous avons pu échanger avec Nadji MEZIANE, l’animateur du Fonds Air-bois et Camille RIEUX de l’organisme de surveillance de la qualité de l’air en région Auvergne-Rhône-Alpes, au sujet de ce dispositif vertueux qui permettra, de réduire les émissions de particules fines.


 

Pouvez-vous nous présenter les missions de l’ALEC de Grenoble ?



Je travaille à l’Agence Locale de l’Energie et du Climat de Grenoble. l’ALEC, c’est un outil de proximité pour les contribuables qui souhaitent obtenir de l’information quant à une meilleure maîtrise de leurs consommations et de leurs dépenses énergétiques.
Nous sommes un lieu d’échanges entre tous les acteurs de l’énergie, du producteur au consommateur en passant par les distributeurs, autorités locales ou les bailleurs.
L’ALEC est également, pour le consommateur, un outil d’aide à la décision pour que ce dernier effectue des choix raisonnés et mette en œuvre des actions collectives visant à réduire son impact environnementale dans la vie de tous les jours. Nous les informons des gains énergétiques mais également financiers en leur présentant différents scénarios de travaux énergétiques leurs permettant d’effectuer des économies.


Nous sommes formés pour conseiller des contribuables mais aussi des collectivités locales, bailleurs sociaux, loueurs de biens immobiliers, etc.
L’ALEC est membre de l’association FLAME qui regroupe 35 agences locales implantées partout en France.


 

Quel constat effectuez-vous au sujet de la pollution atmosphérique à Grenoble et en Isère ?
 


L’Isère présente une sensibilité particulière à la pollution de l’air en raison de la diversité des activités de ce territoire dynamique (échanges routiers intenses, chauffage résidentiel, industrie, agriculture, etc.) associées à des caractéristiques géographiques et météorologiques « contraignantes ».

Trois polluants affectent principalement l’Isère et le bassin grenoblois :
- les particules fines qui touchent de vastes territoires,
- le dioxyde d’azote qui affecte essentiellement les zones de proximité routière
- et l’ozone, polluant estival qui se forme  à partir de composés « précurseurs », qui expose de manière prépondérante les territoires périurbains et ruraux.


En Isère, une part importante de la population est exposée à des dépassements des seuils de référence, réglementaires ou préconisés par l’organisation mondiale de la santé (OMS), et cette exposition a des conséquences sanitaires. Toutefois, il convient de souligner que la situation de ce territoire n’est pas exceptionnelle et qu’elle s’est sensiblement améliorée depuis 10 ans.


 

Quelle est la part de la combustion de la biomasse dans les inventaires de pollution ?
 


La combustion de la biomasse est à l’origine, avec d’autres secteurs, d’émissions de particules en suspension : les PM10 de diamètre inférieur à 10 µm et les PM 2,5 (la frction la plus fine, qui pénètre plus profondément dans l’appareil respiratoire).
La pollution aux particules touche de vastes territoires, notamment les fonds de vallée, les zones urbaines denses et les zones de proximité routière qui sont sensiblement « surexposées ».
En Isère, selon Air Auvergne Rhône-Alpes, le chauffage résidentiel au bois est responsable de plus de la moitié des émissions de PM10 (plus des 2/3 des émissions de PM2,5) et cette contribution s’élève fortement en hiver quand les besoins en chauffage augmentent.
En ce qui concerne les feux de jardin ou le brûlage à l’air libre, ils ont une responsabilité modeste dans les émissions globales de particules (environ 1%), mais cette pratique émet des composés particulièrement toxiques (Benzo(a)pyrène notamment) et elle est à l’origine de nuisances de proximité très marquées. C’est pour cet ensemble de raisons que le brûlage à l’air libre est interdit en Isère.

Ainsi, il est essentiel d’agir sur les émissions du chauffage au bois individuel non-performant et sur le brûlage à l’air libre pour réduire l’exposition des populations à la pollution. Toutefois, l’amélioration de la qualité de l’air impose aussi d’agir également sur les autres secteurs émetteurs de polluants : les transports routiers, l’industrie et l’agriculture.
 

 

Pouvez-vous distinguer la provenance d’une particule fine entre un foyer ouvert, un nouvel appareil avec une chaufferie biomasse, un four à pizza ou du brûlage à l’air libre ?
 


Les méthodes de calcul des émissions de polluants atmosphériques mobilisées par Atmo Auvergne-Rhône-Alpes (référentiel PCIT/OMINEA - CITEPA ), permettent de déterminer la responsabilité de chaque secteur d’activité dans les émissions de particules fines. En complément, différentes approches de mesures en air ambiant permettent de déterminer si les particules ont pour origine la combustion de la biomasse ou la combustion d’un combustible fossile, mais il n’est pas possible à ce jour d’être plus précis.  
 


 

Lorsque le Fonds Air-bois a été lancé, quels étaient vos objectifs pour celui-ci en termes de nombre de produits remplacés, délai dans le temps, etc. ?
 


Notre objectif est de remplacer 5000 appareils en 5 ans. En préparation à la mise en place de ce fonds, le gisement avait été estimé à 15000 appareils peu performants sur l’ensemble du territoire sur un parc total de 30000 appareils. Une étude réalisée dans le courant de l’été 2018 mettait en avant que le parc avait sûrement été surestimé.

La nouvelle étude annonce un parc vétuste de moins de 10000 appareils ce qui changerait très clairement les objectifs. En effet les objectifs initiaux étaient de réaliser le remplacement d'un tiers des appareils vétustes. Avec ces nouveaux chiffres, notre ambition est d’atteindre un taux de remplacement de plus de 50 % des appareils vétustes sur le territoire.

 

 

Constatez-vous des réticences de la part du particulier quand on lui mentionne que son chauffage au bois émet certainement des émissions polluantes et qu’il faudrait qu’il le remplace ?
 


Oui bien évidemment, sinon les objectifs seraient remplis !
Les freins principaux sont :
- l'avance des frais pour les ménages dits « très précaires »,
- le montant des aides pas assez incitatif (avec les anciens montants d'aides nous étions aux alentours des 30 % d'aides)
- ou encore le fait de remplacer quelque chose qui fonctionne encore (les gens ne se rendent pas compte jusqu'au remplacement des différences existantes entre un vieil insert et un poêle dernière génération).

De plus avec les discours changeant, certains pensent que l'industrie est responsable de la pollution, d'autres qu'il s'agit de la voiture en mélangeant les différents polluants.

 

 

Pour quelle(s) raison(s) l’aide financière initialement prévue à 1000  euros a-t-elle été portée à un montant de 2000 euros par projet ?

 

La raison liée à l’augmentation de ce fonds est toute simple : réussir à faire franchir le pas du remplacement des vieux appareils aux ménages les plus précaires.





Cyril E.
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2019-01-30 2021-07-13 08:58:34
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