Les premiers impacts de la norme 16510, dont on parlait dans cet article et qui sera applicable dès Novembre 2025, apparaissent chez les fabricants.
Romotop vient de sortir les nouvelles versions de poêles existants appelées "OTOP". Ces adaptations prennent en compte les nouvelles obligations.
Cela impacte :
- une étanchéité accrue de la chambre de combustion passant par une vis de poignée améliorée et un mécanisme de verrouillage à 3 points (qui devrait aussi apporter une meilleure durabilité
- des canaux d'air changés pour une meilleure circulation de l'air
- un raccordement d'air extérieur toujours par le bas, puis par l’arrière, et non directement par l’arrière
- un nouveau système de déflecteur pour une optimisation des gaz de combustion.
Il y un autre impact, pas des moindres, celui sur les coûts de fabrication qui se répercute sur les prix publics.
Les modèles des gammes Aledo, Laredo, Ovalis, Evora, Navia et Stromboli sont déjà disponibles en version "Otop" ou en version standard au choix.
Le modèle Seido 3S , un nouveau poêle à bois avec 3 faces vitrées et accu en option, intègre lui d'office les améliorations Otop par défaut, en version bûcher, pivotant ou accumulation.
Le fabricant espagnol Hergom, comme beaucoup de fabricants, travaille aussi sur le dossier. Il est ralenti comme d'autres, par le fait que leur labo doit encore se faire accrédité pour ce nouveau protocole de test. Cela prend du temps.
Chez Interstoves, 1 gamme est déjà certifiée et les 2 dernières nouveautés produits ont directement été testées dans le cadre de cette norme.
"Toutes les gammes devraient y passer d'ici juin", indique Gilles Matrullo. "Nos produits granulés passent sans problème mais en ce qui concerne les poêles à bois, il a fallu refaire les portes pour l'étanchéité". L'impact sur le prix sera surtout lié au coût des certificats : "100 modèles à refaire certifiés, c'est un budget !"
Certains appareils Stûv avaient déjà été testés avant l'officialisation de la nouvelle norme EN16510. Les autres sont en cours de re-test. Le problème est que, même si pas mal de labos sont capables de réaliser les tests selon le nouveau protocole depuis plusieurs mois, peu d'entre eux avaient obtenu leur certification administrative et étaient capables d’émettre des rapports officiels.
Certains appareils ont ainsi été adaptés et cela mobilise fortement notre équipe R&D.
L'équipe Labo indique justement que "cette nouvelle norme a pour vocation de consolider et harmoniser certaines procédures d’essais qui le nécessitaient afin de répondre aux nouvelles exigences du marché. Cette évolution est donc favorable mais engendre des efforts et des coûts importants pour le secteur. Une fois cette salve de recertification derrière nous, nous espérons pouvoir focaliser l’essentiel de nos ressources sur le développement de nouveaux produits afin de toujours mieux répondre aux besoins de nos clients et aux défis d’une transition énergétique respectueuse de notre environnement et économiquement abordable. Il n’est malheureusement pas certain que les discussions en cours au niveau du règlement européen EcoDesign ne nous imposent pas de repasser sur les bancs d’essais d’ici peu …"
Bref l'intégration de cette nouvelle norme suit son cours chez les fabricants. Non sans friction, sur les coûts notamment.
Le timing risque aussi d'être serré. A voir comment les fichiers Ademe vont pouvoir intégrer ces mises à jour qui risquent de se faire à la dernière minute...
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