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Le chauffage au bois au Québec expliqué par Chantal DEMERS




Chantal DEMERS de l'APCChantal DEMERS de l'APC


 

On le sait, mal-utilisé ou vieillissant (ou non-certifié) un appareil de chauffage au bois pollue et émet des émissions polluantes comme des particules fines ou du monoxyde de carbone (CO). Bien souvent, en France, les pouvoirs publics prennent l’exemple de la ville de Montréal, au Québec, en mentionnant que le chauffage au bois y est interdit. Nous avons souhaité vérifier cette information concernant le chauffage au bois dans la « Belle Province » du Canada. Chantal DEMERS, Directrice Générale de l’Association des professionnels du chauffage (APC) répond à nos interrogations sur le sujet.


 

 

Tout d’abord, pouvez-vous nous présenter votre association ?
 

 


L'Association des professionnels du chauffage (APC) a été créée en 1983. C'est un organisme à but non lucratif, à adhésion volontaire. Notre mission est de faire rayonner l'industrie du chauffage d'appoint, au Québec. On ne parle pas du chauffage central.


Les appareils au bois, au gaz et aux granulés sont vendus et installés par nos membres. Nous avons aussi fait des programmes de remplacement des appareils non-certifiés par des appareils certifiés, notamment le programme « Changez d'air ! » avec l'aide du gouvernement du Québec.
 

En 14 mois (2012-2013), 5 686 appareils ont été changés.
- 81 % sont allés vers le bois,
- 13 % vers le gaz
- et 6 % vers les granulés.
 

Notre association compte environ 230 membres et partenaires. Nous estimons un total de 2 000 emplois représentés par l’ensemble de nos adhérents.

Nos membres représentent l’ensemble des acteurs agissant dans notre profession du chauffage individuel :
- Détaillants (boutiques), installateurs d'appareils, ramoneurs professionnels*
- Fabricants
- Distributeurs/Importateurs
- Assureurs
- Préventionnistes en incendie
- Laboratoires
- Compagnies d'inspection

*Ces types d'entreprises doivent obligatoirement détenir les licences requises au Québec pour installer ce type d'appareils, ils doivent aussi être en affaires depuis au moins deux années, réussir nos formations (Codes et normes sur le combustible solide - note de passage de 70 %), détenir une couverture d'assurance d'un minimum d’au moins 2 millions de dollars canadiens.

 

 


Quelle est la principale source d'énergie utilisées par les québécois pour se chauffer ?

 



Au Québec, la très très grande majorité des ménages de la province se chauffent à l’électricité. Cette électricité est en grande majorité produite par des barrages sur les nombreuses rivières que comptabilise notre province fédérale.

 


 

Et le chauffage au bois ?

 



En région rurale, on constate que de plus en plus de gens utilisent le chauffage au bois bûche ou aux granulés pour se chauffer. Mais malheureusement, nous n’avons pas encore pu mener de campagne quant à des statistiques sur le nombre de ménages utilisant le bois au Québec.
 

Le Québec est une province boisée, comme le sont bon nombre des provinces du Canada. Plusieurs millions de québécois achètent des cordes de bois de chauffage provenant de leur région pour leurs besoins hivernaux.

Pour les usages de chauffage avec des granulés de bois, le Québec dispose d’un tissu d’industriels granulateurs qui fabriquent des granulés.

Cette activité exporte également vers l’étranger.

 

 

 

Les utilisateurs du bois doivent-ils faire ramoner leur installation ?

 


Si en France, l’obligation de faire deux ramonages par an, dont un durant la saison hivernale semble être la norme, au Québec, il n’y a pas, pour l’heure, d’obligation instituée au niveau de la province. Toutefois, certaines municipalités exigent qu’un ramonage soit effectué au moins une fois par an.



 

En France, lorsque l’on parle de pollution atmosphérique, en hiver, le chauffage au bois est souvent mis sur le banc des accusés, devant l’automobile et le transport. Qu’en est-il au Québec ?


 


Une étude menée par le Docteur CHAOUKI de Polytechnique Montréal avait mis en lumière que ce serait plutôt le transport, l’industrie qui seraient les principaux émetteurs de particules fines au Québec.

Toutefois, cette étude met tout de même en exergue que des émissions polluantes, liées au bois en période hivernale, ne sont pas à négliger dans les mesures relevées. Toutefois, les résultats de cette étude, basée sur des données qui datent de plus de 15 années, est à relativiser.

En effet, depuis 2009, donc après les résultats de cette étude, la province du Québec a fait entrer en vigueur une directive très stricte quant aux performances énergétiques et environnementales que doivent atteindre des appareils pour être installés dans la province. Seuls les appareils EPA et CSA qui réduisent de plus de 90 % les émissions de particules fines) peuvent être vendus au Québec depuis 2009.


 

 

Est-ce la même chose en hiver ?

 



On entend parfois des choses dans les journaux mais il faut continuer à faire connaître les bienfaits des appareils certifiés EPA et CSA. Une fois qu’on explique la différence, les gens comprennent les avantages de chauffer au bois avec de tels appareils.


 

 

Pouvez-vous nous préciser si le chauffage au bois est interdit dans les villes de Montréal ou de Québec ou quelque part au Québec ?

 

 

 


Je vais être très claire : il n'y a pas d'interdiction de se chauffer au bois ni à Montréal, ni à Québec ou à Tadoussac ou même Sherbrooke.  

Au Québec, depuis 2009, seuls les appareils certifiés CSA ou EPA peuvent être vendus et installés.  

Quant à Montréal, la ville avait, vers 2009, statué que le chauffage au bois serait interdit pour toute nouvelle installation. C’est peut être de là que vient « l’exemple du Québec » pour la France. Mais un règlement a été voté, en 2015, et les appareils EPA ou CSA qui émettent 2,5 g/h et moins de particules fines peuvent être installés, alors qu'ailleurs au Québec, c'est la réglementation provinciale (Règlement québécois sur le chauffage au bois) qui s'applique. Ce règlement ne précise aucunement de seuil d'émissions, il exige tout simplement que l'appareil soit certifié.

Ainsi, quand EPA passe à un seuil d'émissions inférieur, la réglementation s'applique d'elle-même au Québec.

L'esprit de la réglementation québécoise est d'arriver à changer le parc des appareils non-certifiés.

Nous aimerions d'ailleurs démarrer un nouveau programme de remplacement pour aider les citoyens. Nous sommes en pourparlers avec un organisme à ce sujet.

 


 

L’industrie canadienne dispose-t-elle d’un label de qualité des appareils comme la France dispose du label Flamme Verte ?

 



Non, mais il y a, comme dit précédemment, l'exigence que les appareils soient certifiés EPA ou CSA, les deux organismes américains et canadiens. Certains importateurs nous ont fait remarquer qu'il y a une grande différence entre les normes européennes et les certifications nord-américaines.*

* La norme US EPA s'intéresse au particules relachées dans l'air lors de la combustion et exige que les appareils fabriqués ou instalés aux USA émettent 4,5 g/h ou moins de particules fines. Ce taux passera à 2.5 et 2 pour les poêles à granulés en Mai 2020. La norme canadienne CSA, s'intéresse au rapport air-combustible moyen qui doit être inférieur à 35:1 (4.5g/h).

 





Cyril E.
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2020-01-16 2021-03-25 00:26:43
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