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Comment Flamme Verte contrôle ses produits labellisés ?



Fort d’une expérience de vingt années, le label Flamme Verte permet de mettre en avant les appareils fonctionnant au bois bûche ou granulés les plus performants et d’informer le consommateur. Régulièrement, Flamme Verte organise des contrôles sur des appareils labellisés. Nous avons parlé de ces contrôles et de quelques autres actualités (Ma Prime Rénov, Fonds Air-Bois), avec le co-président du label Aymeric DE GALEMBERT, également Président Directeur Général du Groupe Seguin.

 

Flamme Verte, depuis 2010, a mis en place des contrôles sur les produits labellisés. Pouvez-vous nous présenter l'historique de cette démarche, les objectifs, les éventuelles évolutions et les résultats globalisés pour ces contrôles ?

 

Depuis 2010, le label Flamme Verte à mis en place en plus des contrôles des rapports d’essai par un organisme tiers indépendant certifié, des prélèvements de contrôle des appareils indépendants.

Chaque fabricant a donc chaque année un modèle prélevé par l’organisme tiers indépendant Eurovent Certita Certification parmi les appareils déjà labellisés. Ce modèle est re-testé en laboratoire notifié et accrédité et les résultats comparés aux performances initialement labellisées.

Cela permet de s’assurer que les fabricants continuent de fabriquer des modèles performants même après la labellisation initiale.

C’est un vrai effort financier pour les fabricants du label qui se prêtent à cette démarche de contrôle régulier. A notre connaissance Flamme Verte est le seul label en Europe à réaliser ce type de contrôle supplémentaire pour les appareils de chauffage au bois.

Depuis la mise en place progressive de cette démarche en 2010 c’est plus de 230 modèles qui ont été ainsi retestés en laboratoire, et 11 % des modèles retestés se sont révélés non-conformes aux exigences ambitieuses du label et retirés de celui-ci.

Cela veut aussi dire que 90% des modèles testés ont démontrés qu’ils étaient toujours fabriqués de manière à maintenir les performances bien des années après leur mise sur le marché. C’est un principe que nous souhaitons désormais voir adopté au niveau d’un potentiel futur label européen.
 

 

Tous les appareils Flamme verte sont-ils contrôlés régulièrement ? A savoir que dans le listing "produits équivalents Flamme Verte" piloté par le CRITT Bois, l'appareil doit justifier d'un nouvel essai tous les deux ans. Est-ce la même chose pour les marques labellisées Flamme Verte ?
 

Le registre des appareils équivalents à Flamme Verte, mis en place par l’ADEME pour les fonds air bois est un peu différent. Il est basé sur les même critères de performance que le label Flamme Verte mais à défaut de prélèvements de contrôle, il est demandé aux fabricants non Flamme Verte de fournir une mise à jour régulière des rapports d’essai d’une partie non négligeable de leurs produits.
 

 

Avez-vous des échanges avec la DGCCRF ou UFC Que Choisir qui testent également des appareils, notamment aux granulés ? Dernièrement, la DGCCRF a épinglé des fabricants de poêles à granulés dont certains sont membres du label. Quelles réponses pouvez-vous nous apporter sur ce point ?


 

Le label Flamme Verte reste à l’écoute des autres démarches de contrôle dont il peut prendre en compte les résultats s’il considère la méthodologie fiable. Ainsi l’administration belge a réalisé différents contrôles de produits en laboratoire et le label a pris en compte leurs résultats après qu’ils lui ont été transmis de manière suffisamment détaillée.

L’exemple de la DGCCRF est différent. Elle a trouvé 6 poêles à granulés qu’elle a considéré comme ayant des non-conformité légères en terme de sécurité (ex : angles jugés un peu trop saillants, capuchons en plastique jugés trop facilement dévissables), et a demandé aux fabricants de se remettre aux normes, ce qu’ils ont fait.

Le label a donc fait un rappel à la norme à l’ensemble des fabricants du label afin que ceux-ci soit bien vigilants sur ces sujets dont les risques, il faut le rappeler, ont toutefois été jugés par la DGCCRF « limités en raison d’une faible probabilité de survenance des risques identifiés ».


 

Un appareil de nouvelle génération et bien installé par un professionnel, c'est un bon début. Cela ne suffit pas. Pouvez-vous nous rappeler les conseils et obligations pour un particulier dès lors qu'il s'équipe d'un poêle pour son habitation ?

 


Afin de limiter l’impact du chauffage au bois en terme d’émissions de poussières dans l’air extérieur, le label Flamme Verte préconise, outre le choix d’un installateur qualifié et d’un appareil de qualité,  une série de bonnes pratiques pour les particuliers :

  • L’utilisation d’un bon combustible : sec dans tous les cas et si possible labellisé ; les différences de performance avec du bois humide sont significatives
     
  • Un entretien régulier : faire ramoner sa cheminée deux fois par an en fonction de l’intensité d’utilisation et les règlements en vigueur, et respecter les consignes d’utilisation de l’appareil par le constructeur.


Aymeric DE GALEMBERT Aymeric DE GALEMBERT

 

Quelle retour d'expérience effectuez-vous concernant la mise en place des Fonds Air bois ?

 

Chaque année de nouveaux territoires se décident à mettre en place ce dispositif. Par exemple depuis le 1er janvier 2021, un nouveau fonds air bois a vu le jour sur territoire de la métropole européenne de Lille. Il vient rejoindre les 13 autres territoires qui ont mis en place cette aide à ce jour. 

Les premiers retours d’expérience  sur la vallée de l’Arve notamment, montrent l’impact de ces dispositifs avec une accélération du renouvellement du parc ainsi que de l’amélioration de la qualité de l’air.


 

Début octobre 2020, le Gouvernement a annoncé des modifications dans le cadre de l'obtention de "Ma Prime Rénov". Comment avez-vous vécu ces modifications du dispositif, soutenu par l'ADEME et piloté par l'ANAH ?

 

Depuis le 1er janvier 2021, le CITE n’est plus mis en place sauf pour les ménages éligibles qui ont eu un devis avec acompte versé avant le 31 décembre 2020. C’est donc désormais Ma Prime Rénov qui tient lieu d’aide pour l’ensemble des ménages.

On peut regretter la mise en place d’un dispositif plus complexe, mais depuis son démarrage très chaotique au 1er avril 2020, l’ANAH a fait des efforts pour atteindre des délais de réponse respectables.

En 2021 avec l’intégration du reste des ménages qui était encore éligibles au CITE, nous craignons que l’afflux de dossier de viennent de nouveau perturber ce fonctionnement. Nous espérons nous tromper.

Même si la communication qui en a été faite en octobre a pu laisser croire le contraire (avec quelques erreurs d’indication notamment sur le montant des CEE correspondant), rien ne change en terme de montant de prime en 2021 par rapport à 2020 si ce n’est comme il a été annoncé en octobre que les ménages les plus aisés auront de nouveau droit à l’aide à condition de réaliser une rénovation globale dont l’audit énergétique démontrera un gain d’au moins 55% d’économie d’énergie.

Le chauffage au bois ne pourra répondre seul à ce critère, il sera nécessaire d’y ajouter à minima une isolation des combles, voir des travaux complémentaires selon les différents cas.


 

Pourquoi y a-t-il une différence du montant de l'aide entre un poêle et un insert ? 

 

En effet il n’y aucune raison de différencier un insert bûche ou granulés de son équivalent en poêle.

Le label Flamme Verte exige des deux exactement le même niveau de performance énergétique et environnementale. Ce choix de l’administration ne nous semble pas cohérent, ni en terme de bilan énergétique, ni économiquement (la pose d’un insert étant souvent plus longue et plus onéreuse), et la convergence des aides sur les différents appareils bois bûches reste une demande forte de la profession.


 

L'objectif était que fin 2020, 9 millions de ménages soient équipés d'un appareil bois. Nous en sommes loin avec environ 7 millions d'utilisateurs. Comment expliquer que l'objectif ne soit pas atteint ?

 

Le Plan Pluriannuel de l’Energie (PPE) renouvelle effectivement un objectif ambitieux visant entre 10,2 et 11,3 millions de ménages se chauffant au bois d’ici 2028, mais avec une production de chaleur renouvelable constante de 80 TWh (stabilité de la consommation de ressource, compte tenu des économies d’énergies).

Cet objectif est logique compte tenu de l’importance du rôle de la filière bois énergie dans la décarbonation de la consommation et de son poids, actuel et potentiel, dans les emplois locaux en région.

Mais la volonté politique ne suffit pas, il faut que les attentes des consommateurs soient là, et que la filière ait la capacité d’y répondre de manière professionnelle.  Et en cette année 2021, les planètes semblent alignées pour réussir : beaucoup de Français investissent dans la rénovation de leur habitation et en particulier dans sa rénovation énergétique, la filière est organisée.

Les challenges restent nombreux (normes de plus en plus exigeantes, accélération des objectifs d’amélioration de la qualité de l’air) mais nous avons des raisons d’être résolument optimistes sur l’avenir de notre métier.

 

 





Cyril E.
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2021-07-26 2021-07-26 15:02:28
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COMMENTAIRE(S) :

Cyril (44) le 26/07 :

Ceci est une copie de l'article qui a initialement été publié dans la revue Progetto Fuoco Magazine France

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